la Radioprotection pour les nuls

Publié le par Germi

Suite à une discussion avec un confrère il me semblait intéressant de donner quelques informations autour de ce sujet d'actualité qui fait peur au sein de la profession.

Voici donc quelques conseils (liste non exhaustive) qui peuvent (et devraient) être mis en place par tous, radiocompétent ou non.

1- Mettre aux norme son installation électrique.

Le générateur radio doit disposer de son propre disjoncteur. Dans la salle destinée à la radiologie, un boitier de coupure électrique "coup de poing" doit être installé et la mise sous tension du générateur doit s'accompagner de l'allumage d'une lumière rouge à l'extérieur et à l'entrée de la salle. Et bien évidemment respecter le schéma électrique fournit par le constructeur.

2- Mettre en place des mesures de radioprotection individuelles

Chaque intervenant en salle de radio doit pouvoir s'équiper d'équipement de protection individuel (ou EPI), à minima: tablier de plomb et gants, en option: protège thyroïde, lunettes

3- Mettre en place des mesures de dosimètrie individuelle et d'ambiance

Chaque personnel susceptible de participer à la prise de clichés doit avoir un dosimètre nominatif (à priori trimestriel dans l'immense majorité des cas), il faut de plus placer un dosimètre d'ambiance dans la salle de radiologie et un dosimètre témoin en dehors de la salle de radiologie.

4- Mettre en place un registre des tirs radiologique

Il s'agit en fait de répertorier chaque tir avec les constantes utilisées et les personnes présentes (personnel de la clinique nominativement, et tiers). Intérêt? Ce registre va permettre de faire des calculs pour déterminer le zonage de la salle de radiologie (zone contrôlée ou zone surveillée) et la catégorie auquel chaque personnel appartient (A ou B).

5- Mettre à jour l'affichage obligatoire

- trefle bleu-gris (dans 99,9% des cas...le vert étant réservé aux zones contrôlées!)
- le réglement de la zone surveillée
- les consignes de sécurités
- plan de la salle côté au 1/50ème


Ces idées reçues qui font peur...

Ma salle de radiologie doit faire 12m²
Ce que dit la loi: Effectivement c'est ce que dit le texte de loi (norme NFC 15-161 de 1986). Cette norme a été pensée pour l'activité humaine, l'idée étant de pouvoir faire circuler un brancart autour de la table de radiologie!

Dans les faits: sur une construction neuve, il est nécessaire de respecter ce texte. En revanche sur une construction ancienne, ou pour une structure déjà en place, il y aura une certaine souplesse sur ce point (8-9 m² toléré, en dessous ça risque d'être limite...) par rapport notamment aux EPI. L'important est d'avoir la possibilité de pouvoir circuler autour de la table et de s'éloigner (la distance étant le premier facteur d'atténuation).

Il faut que je plombe mes murs!
Ce que dit la loi: les murs doivent effectivement être protégés, et ceci en fonction des caractéristiques d'usages du générateur. Il existe un document d'une douzaine de page, totalement incompréhensible rempli d'équations qui permet de déterminer la protection à mettre en place. Ce document est tellement inapplicable qu'un tableau a été mis en place avec les recommandations de protection des murs en mm de plomb en fonction des pièces adjacente. C'est le tableau que tout le monde a pu voir au moins une fois. Un nouveau système de calcul beaucoup plus simple est en développement, mais pas encore disponible.

Dans les faits: avant de "plomber" tout vos murs, vérifier que cela est nécessaire! S'il n'y a aucune émission derrière un mur, il est inutile de le protéger. Il faut donc faire auditer son installation par un contrôleur agréer (SOCOTEC, VERITAS, ou autre ...) qui pourra mesurer ce qui passe réellement dans les conditions normales d'utilisation de notre générateur (d'où l'intérêt du registre de tir radiologique afin d'avoir les conditions réelles d'utilisation de nos générateurs). Alors seulement faites les travaux d'aménagement afin de protéger vos murs.

Voilà j'espère que ces quelques conseils vous seront utiles (et que je n'ai pas dit d'âneries...)


Publié dans Radioprotection

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H
Bonjour,Je suis manipulateur en Electroradiologie, je me demandais pourquoi vous n'achetez pas de mobiles de radios comme nous on utilise pour faire les radios des patients dans leur lit. Il existe une norme vous interdisant d'acheter ce type de matériel ?
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G
<br /> Non, rien ne nous interdit d'acheter ce type de matériel, d'ailleurs utilisé en médecine équine. Malgré le fait que cela ne serait pas très pratique en médecine<br /> canine, l'utilisation de tels générateurs complique considérablement la gestion de la radioprotection s'il est utilisé dans divers endroits de la structure.<br /> <br /> <br />
G
Bonjour, Afin de mettre en place le zonage, il faut faire mesurer le débit de dose par un organisme agréé de contrôles réglementaires en radioprotection qui indiquera les limites des interfaces ZP/ZS et ZS/ZC si elles sont présentent.  La liste des organismes agréés est dans l'arrêté du 20 mars 2006 (référence NOR : SANY0621533A)Pierre Green.
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G
COmment calculer la dose à partir des kv et Mas pour faire le zonageMerci
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C
dans le code du travail on retrouve effectivement le fait art R 4452-1 que la zone surveillée existe lorsque la dose annuelle efficace dépasse 1 mSv par an ou 1/3 pour les mains en équivalent<br /> mais le 4452-10 précise bien que c'est l'arrêté zonage qui définit les doses et là il y a bien surveillée si inférieur à 7.5 micro Sv en une heure autour d'une source de rayonnements et pas de limite inférieure pour la délimitation de la zone publique<br /> Par ailleurs dans le code de la santé publique l'art L 1333.1 précise que le principe de limitation doit être respecté et donc pour garantir que les limites réglementaires ne sont pas dépassées l'art 1333.8 précise que les expositions doivent être estimées mais aussi contrôlées et évaluées périodiquement... Question posée à l'ASN dont nous dépendons M J Fradin de la DIT et à M Lahaye à la DGT et confirmation de la nécessité de porter un dosimètre passif pour respecter le code de la Santé publique et l'arrêté zonage. Une dérogation serait possible si vérification continue du non dépassement de la dose estimée mais alors là nécessité d'emploi de dosimètre opérationnel ce qui est bien plus coûteux...... <br /> Le rapport de l'IRSN 2006 rapporte l'analyse de poste effectuée par cet organisme dans 10 structures test et confirme que les vétos peuvent être équipés de dosimètre trimestriel. Une expertise complémentaire est en cours pour les activités équines.C ROY, PCR, formatrice PCR certifiée CEFRI, membre du CA SFRP et membre du groupe permanents d'experts de l'ASN
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G
Non, l'arêtté du 15 mai 2006 ne dit pas cela.Je vous invite à le relire...Cordialement,Pierre Green
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